Outre des chercheurs et des professeurs des universités précitées, des intervenants du monde entier présenteront des communications : des universités Fluminense du Brésil, de Lausanne (Suisse), Port-au-Prince (Haïti), Louvain (Belgique), Caracas (Venezuela), Bombay (Inde), et Halle (Allemagne), entre autres. Jeudi 28 octobre, pour clôturer le colloque, Raphaël Confiant donnera une conférence. Les thèmes abordés dans les divers ateliers porteront essentiellement sur la créolité, la langue créole, l’histoire antillaise et la traduction des écrits de l’auteur.À 70 ans, Raphaël Confiant peut être satisfait de son parcours littéraire, avec plus de soixante ouvrages publiés, en créole et en français. Son dernier né, « Les mots du Covid en créole martiniquais et créole guadeloupéen » (Caraïbéditions), coécrit avec le Guadeloupéen Hector Poullet, restitue le lexique du Covid en créole, en exhumant des mots oubliés dans cette langue et en forgeant des néologismes adaptés à un contexte inédit. Ce « dictionnaire » particulier succède à « La muse ténébreuse de Charles Baudelaire » (éditions Mercure de France, mai 2021), dernier succès de librairie de l’auteur, qui compose une biographie imaginaire de Jeanne Duval, l’amante métisse du célèbre poète.Infatigable narrateur, Raphaël Confiant s’est adonné à tous les styles d’écriture : roman, nouvelles, poésie, essai et biographie. On oublie souvent qu’il est également traducteur. Il a traduit en français trois ouvrages d’auteurs caribéens anglophones (de Jamaïque et de Sainte-Lucie), et, en créole martiniquais, le fameux roman d’Albert Camus, « L’étranger », paru sous le titre « Moun-andéwò » (Caraïbéditions, 2012). Notons également que l’écrivain a été professeur à l’université des Antilles et doyen de sa faculté de lettres. À ses débuts littéraires, Raphaël Confiant écrivait essentiellement en langue créole, dont il était – et est encore – un ardent défenseur. C’est en 1988 qu’il se fait connaître dans l’Hexagone avec « Le nègre et l’amiral », roman paru chez Grasset très apprécié par la critique. Suivra un an plus tard l’essai « Éloge de la créolité » (Gallimard), en collaboration avec Patrick Chamoiseau et Jean Bernabé, dont le concept perdurera et est analysé jusqu’à aujourd’hui. En 1991, son roman « Eau de café » (Grasset) reçoit le Prix Novembre, la première distinction littéraire de l’auteur, qui le propulse dans la « Cour des grands ». De multiples prix s’amoncèleront encore (Prix Casa de las Americas, Prix Carbet de la Caraïbe, Prix RFO du livre, Prix du Salon du livre insulaire d’Ouessant, etc.) Dans la foulée, Raphaël Confiant examine avec minutie le parcours d’une, si ce n’est de LA figure iconique de la Martinique. Avec « Aimé Césaire. Une traversée paradoxale du siècle » (éditions Stock, 1993), l’auteur fait trembler les murs du temple en pointant notamment certaines contradictions politiques du chantre de la négritude. Cela lui causera de nombreuses inimitiés… mais pas du tout de Césaire ! Protéiforme, l’œuvre de Confiant est profondément ancrée dans l’histoire de la Martinique et des Caraïbes. Créoliste et maîtrisant parfaitement cette langue à laquelle il a consacré plusieurs dictionnaires, l’écrivain puise en profondeur dans l’imaginaire du créole et de celui des personnes qui peuplent son île pour construire ses romans. C’est en outre un auteur engagé. Raphaël Confiant fut l’un des premiers à dénoncer les ravages du pesticide chlordécone dans « Chronique d’un empoisonnement annoncé. Le scandale du chlordécone aux Antilles françaises (1972-2002) », une enquête réalisée en collaboration avec Louis Boutrin (L’Harmattan, 2007), complétée la même année par « Chlordécone : douze mesures pour sortir de la crise », également chez cet éditeur. ► Le programme complet du colloque consacré à Raphaël ConfiantPM